LE JOUR DU FLEAU

Hollywood, années 30. Un jeune dessinateur, Tod, et un antisocial, Homer, sont amoureux de la même femme, Faye, qui rêve de devenir une grande actrice de cinéma. La jeune femme se sert autant de l’un que de l’autre sans vergogne, les trompe avec des types de passage, en devenant call girl. Tout ce petit monde névrosé vit dans la ville du paraître, où la majorité des gens sont affamés de succès, d’argent et d’apparences…

D’après un foisonnant roman très acide sur la constellation d’étoiles déchues d’un Hollywood peu reluisant signé Nathanel West, le réalisateur anglais John Schlesinger s’attèle à une adaptation fidèle dans l’esprit, en insistant sur la décadence de la ville du cinéma. Sous la forme d’un conte moral, Le Jour du Fléau dresse une galerie de personnages pathétiques, en perdition, soit calculateurs, soit lâches et restitue avec une belle facture d’images le Hollywood des années 30. La reconstitution est soignée, la psychologie de chaque protagoniste disséquée, la fissure entre le rêve que la Cité des Anges véhicule et sa réalité profonde s’agrandit peu à peu. L’auteur de Macadam CowBoy (au ton déjà bien désespéré) ne charge pas trop la mule au niveau dramatique, il offre même quelques passages légers ou plus distrayants, mais le déroulement de son récit souffre de longueurs et aurait gagné à être resséré. Ce qui fascine Schlesinger, c’est de montrer l’échec écrasant et dominant (professionnel pour l’héroïne incapable de passer de figurante à actrice reconnue, amoureux pour le héros incapable de se faire aimer en retour).

La noirceur vient surtout de ces personnages que rien ne rachète et qui fonce tous dans le mur tête baissée. On sent bien que tout ça ne peut que mal finir! Mais de là à imaginer le final apocalyptique auquel on assiste, il y a un fossé que Schlesinger arrive à creuser brillamment et qui rend l’intégralité du propos rudement passionnante. De grands cinéastes comme Wilder avec Sunset Boulevard ou Minnelli avec Les Ensorcelés ont auparavant gratté le vernis soit disant parfait d’Hollywood pour montrer la face sombre et démentielle que le public ignore. Ici, l’ambition affichée est de déconstruire des idées préconçues sur le vedettariat, l’usine à rêves, le show business. Avec de très bons comédiens comme Burgess Meredith et surtout Donald Sutherland (encore une fois prodigieux), le projet tient la route et malgré son rythme inégal, demeure réellement intéressant. Quand tout s’écroule et que les ruines ne peuvent plus masquer la misère… voila le constat impitoyable de ce film maudit à redécouvrir.

ANNEE DE PRODUCTION 1975.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un conte moral acide et hélas un peu oublié signé Schlesinger. Le ton désespéré et les acteurs sont la force d'un film au final hallucinant.

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