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LE JOUR SE LEVE

Blessé à mort, un homme vient de s’écrouler dans un escalier d’immeuble. Resté seul dans sa chambre que la police assiègera jusqu’au petit matin, François, ouvrier sableur, aura tout le temps de se remémorer les événements qui l’ont conduit à commettre cet acte irréparable…

Pourquoi Le Jour se lève demeure t’il, 85 ans après sa sortie, le chef d’oeuvre absolu d’un courant appelé le réalisme poétique que le cinéma français explorait souvent avant guerre? Tout simplement pour la réunion exceptionnelle de talents à tous les niveaux conférant à ce classique son titre de gloire fort mérité. Sur des dialogues impérissables de Jacques Prévert, le récit sombre de cet ouvrier au comble du désespoir et retranché chez lui après avoir tué un homme, trouve toute sa mesure avec la mise en scène de Marcel Carné, conteur de génie et utilisant là les fameux retours en arrière (plus tard rebaptisez flash backs) quasiment jamais vus auparavant et éclairant les spectateurs sur l’origine du drame. Une audace pour l’époque et un style qui fera date! Dans une atmosphère brumeuse, la photographie de Kurt Coran offre des lumières crépusculaires somptueuses (noir et blanc de toute beauté), mettant en valeur les décors d’Alexandre Trauner, dont cet immeuble inoubliable recrée en studio. Le désarroi de cet ouvrier assassin par amour résonne avec le cri de révolte de la France d’alors, juste celle du Front Populaire et quelques mois avant que le spectre du nazisme devienne une réalité bien concrète avec le conflit mondial.

Enfin et cette qualité là ne se remplace par aucune autre: le jeu des comédiens. Un trio de poids lourd se partage l’affiche: Arletty, en pépé amoureuse à sens unique, confirme sa consécration récente d’Hôtel du Nord, Jules Berry déploie sa fantaisie et son verbe haut en crapule trop bavarde, et bien sûr Jean Gabin, dans un de ses rôles emblématiques, campe un homme aculé bouleversant d’humanité. Les leitmotivs musicaux de Maurice Jaubert achèvent de rendre cette oeuvre immortelle. Marcel Carné aura encore d’autres sommets dans sa carrière, mais nul doute que Le Jour se Lève se distingue par son influence majeure.

ANNEE DE PRODUCTION 1939.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

On frise la perfection avec ce drame noir du réalisme poétique, mené avec génie par Carné. Tout est à l'unisson: musique, photo, dialogues! Gabin mémorable en ouvrier criant sa rage.

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