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LE MAL N’EXISTE PAS

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs ainés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « glamping » dans le parc naturel voisin, offrant à une population urbaine le loisir de venir décompresser au grand air, inquiète les riverains. Mais cela ne va t’il pas mettre en danger l’équilibre écologique du site?

Après son Prix du meilleur scénario à Cannes en 2021 pour Drive My Car et son intrigue sentimentalo tortueuse, le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi revient avec cette fable écologique, où il peut de nouveau faire la démonstration de son grand talent de mise en scène, soignant ses images (d’une beauté apaisante), son attachement à la nature, sa façon de pointer du doigt l’essentiel. Mais évidemment il ne se contente pas de faire juste de l’esthétique chic, il délivre aussi une réflexion sur le capitalisme galopant et dénonce les profits à outrance avec ce projet de « camping de luxe », ignorant l’aspect environnemental et le bien être des habitants du coin. Le fossé entre la campagne et la ville se mesure clairement dans la longue séquence centrale, où les futurs investisseurs cherchent à convaincre les riverains avec des mots bien choisis pour les amadouer. Hamaguchi prend son temps, ne craint pas d’user de lenteur, quitte à perdre en chemin les spectateurs les moins patients. Cette oeuve contemplative pose des questions morales pertinentes grâce à un scénario relativement mince en termes d’enjeux et qui laisse surtout le champ libre à l’interprétation avec son final déconcertant.

Cette confrontation de deux mondes aux antipodes trouve sa note juste avec des acteurs inconnus comme Hitoshi Omika et Ryo Nishikawa (tout premier rôle pour eux) même si le véritable personnage du film reste évidemment Dame Nature, dont Hamaguchi tente de saisir l’harmonie, les secrets, toutes les beautés. Ne se décidant pas à trancher entre un vrai conte et un drame réaliste, Le Mal n’existe pas laisse à la fois perplexe et admiratif. Une expérience de cinéma sensorielle où les évidences se dérobent, où chaque point de vue est étudié dans l’espoir de faire triompher sa vérité. Toujours subjective. Avec une telle exigence pointue, Hamaguchi prend le risque de seulement suggérer, au détriment de l’émotion pure.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Lent, contemplatif, ce drame écolo sous forme de conte ne se laisse pas apprivoiser facilement. Du cinéma sensoriel surtout, qui soulève tout de même d'intéressantes questions environnementales et humaines.

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