LE REGNE ANIMAL

Les premières mutations de l’homme vers l’animal sont apparues, questionnant la science, désemparée. Ces créatures se font suivre et soigner dans des centres spécialisés. Lorsqu’un jour, un convoi est victime d’un accident, certains êtres parviennent à s’enfuir dans la nature…

Il aura fallu neuf ans entre le premier coup d’essai de Thomas Cailley, Les Combattants, et ce second long métrage. Cette attente fiévreuse est plutôt récompensée, puisque le réalisateur s’essaye au film de genre (pourtant pas évident à produire en France). Ce conte fantastique possède une audace stylistique bienvenue, accouchant d’images fortes, presque sans temps morts et bénéficiant d’une jolie mise en scène. Le sujet en soi est très intéressant, même surprenant, interroge notre humanité, se veut une belle ode à la différence et une lutte contre les discriminations. Les trucages (et les maquillages) sont réussis, hormis quelques couacs numériques surtout sur le personnage de Fixe, l’homme oiseau, et globalement le film n’a pas à rougir de ses effets, comparés à la production américaine. Ce cinéma poétique, à la croisée du drame humain et du fantastique, résonne avec notre époque actuelle, vivant dans l’angoisse de nouveaux virus parfois mortels. Toutefois, le récit aurait pu être encore plus approfondi sur le thème de la cohabitation entre l’homme et l’animal, sur la part monstrueuse que beaucoup d’êtres cachent en eux, et sur notre capacité à appréhender ce qui n’est pas nous.

Du côté du casting, en tête d’affiche, on retrouve Romain Duris, très bon en père inquiet pour sa famille et prêt à aimer les siens envers et contre toute métamorphose. En revanche, le jeune Paul Kircher, vu récemment dans le dernier Honoré Le Lycéen, adopte un jeu un peu « nonchalant » légèrement agaçant, au point d’être plus crédible dans ses gestes et ses mimiques de futur loup qu’en simple adolescent. La participation d’Adèle Exarchopoulos, en gendarmette, ajoute un petit plus appréciable. A noter aussi un travail remarquable sur le son faisant de ce Règne Animal une expérience de cinéma originale, en ouvrant des portes insoupçonnées dans notre imaginaire.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Original et gonflé, un très bon film de genre made in France. Thomas Cailley conforte son statut de cinéaste à part. Romain Duris très investi face à Paul Kircher, plus faible.

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