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LE TEMPS DE L’INNOCENCE

New York, au siècle dernier, Newland Archer, avocat et héritier d’une des meilleures familles de la ville, rejoint sa fiancée, la jeune May Welland, à qui il est promis. Il rencontre un jour la cousine de cette dernière, la Comtesse Olenska, une femme belle et indépendante, dont il tombe follement amoureux…

De Taxi Driver aux Affranchis, Martin Scorsese semblait abonné aux films de gangster et à la violence urbaine, aux règlements de comptes de la mafia et autres tueries, jusqu’à ce qu’il adapte l’un des plus beaux romans d’Edith Wharton, Le Temps de l’Innocence, paru en 1921. Situé dans le New York de 1870, dans une société ultra rigide, un jeune avocat promis à un mariage proche avec sa dulcinée, chavire pour une Comtesse indépendante, cousine de sa future femme et doit enfouir cet amour inavouable au plus profond de son être. Violence des sentiments bafoués, désir réprimé, poids des conventions sociales: pour restituer le déroulement d’une vie gâchée à correspondre au modèle imposé, Scorsese décide de rendre un vibrant hommage à deux cinéastes majeurs de sa cinéphilie: Visconti et Ophuls. Adoptant le style d’une fresque proustienne, il opte pour une mise en scène la plus somptueuse possible et tout ici n’est que perfection: la reconstitution méticuleusement soignée des décors, des costumes rend compte d’une époque où l’élégance extérieure avait bien du mal à dissimuler les esprits corsetés et conservateurs de ces êtres figés dans leurs préjugés et leurs traditions. Cette aristocratie empêche Newland et la Comtesse Olenska de s’aimer au grand jour et les condamne au secret et à une union non consommée. Finalement, la violence que Scorsese décrit là apparait comme bien pire que celle du sang versé et la cruauté imposée à ses existences écrasées nous laisse le coeur en miettes. La musique composée par Elmer Bernstein pour accompagner ce tragique récit d’amour impossible en accentue encore davantage le romantisme absolu.

Du côté du casting, un sans fautes également avec des seconds rôles majestueux (Winona Ryder campe la fiancée pas si oie blanche qu’elle n’y parait, Géraldine Chaplin, Jonathan Pryce) et évidemment le duo vedette tenu par Daniel Day Lewis dont le jeu tout en retenue force l’admiration et Michelle Pfeiffer, aussi belle qu’infiniment émouvante en Comtesse dévastée par cette passion dévorante. Avec une narration virtuose et des images de toute beauté dues au chef opérateur Michael Balhaus, Scorsese réalise son film le plus déchirant, dans un écrin pourtant extrêmement raffiné, jusque dans l’ultime séquence, d’une terrible amertume, dans laquelle on mesure l’étendue des regrets éternels. L’expression de « chef d’oeuvre » utilisée à tort et à travers s’applique sans la moindre hésitation au Temps de l’Innocence.

ANNEE DE PRODUCTION 1993.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Scorsese porte Edith Wharton à l'écran et décrypte une passion amoureuse contrariée dans le New York puritain du 19e Siècle. Splendeur à tous les niveaux. Day Lewis et Pfeiffer magistraux. Beau à pleurer.

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