LEMMING

Alain Getty, brillant ingénieur en domotique, et sa femme Benedicte viennent de s’installer dans une nouvelle vie. Un soir, ils reçoivent à diner le patron d’Alain, Richard Pollock et sa femme Alice. Le comportement troublant d’Alice au cours du repas va faire éclater les certitudes du jeune couple.

Cinq ans après un long métrage aussi réussi que remarqué, Harry un ami qui vous veut du bien, le réalisateur français Dominik Moll « remet le couvert » avec cette seconde oeuvre, tout aussi singulière et originale. Un pitch irracontable naviguant entre bizarrerie et irrationnel présente deux couples: l’un plutôt jeune et amoureux, l’autre plus vieux et empêtré dans des rapports houleux, voire haineux. Ils se rencontrent et dès lors, l’apparente quiétude du départ se fissure, et le dérèglement s’amorce. Un mystérieux petit rongeur est découvert dans une canalisation, sans qu’aucune explication rationnelle ne nous soit donnée. Moll aime les ambiances troubles et laisser ses scénarios divaguer vers une forme d’étrangeté tout à fait intrigante. Soutenu par sa mise en scène (maitrisée), Lemming décontenance et inquiète: un peu d’Hitchcock, un peu de Lynch, et un malaise obsédant constituent l’essentiel de cette histoire à mi chemin entre le drame psychologique et le fantastique discret. Le plaisir pris à suivre ce récit obscur dure pendant plus d’une heure, avant que le film ne tienne pas toutes ses promesses et patine quelque peu dans une seconde partie, trop longue et moins passionnante. Comme si Moll n’avait pas su rebondir tout à fait après ces effets chocs survenus en amont et qu’il marchait à tâtons pour aboutir à une résolution plausible. Pourtant, les réponses ne seront pas toutes au rendez vous et finalement, n’est ce pas le mieux venu: laisser ouvert les spéculations et l’imagination du spectateur ?

Lemming fonctionne en tout cas par le superbe quatuor d’acteurs (et actrices) qui se laisse diriger par Moll avec une extrême précision. Les deux couples, joués respectivement par Laurent Lucas (déjà présent dans Harry) et Charlotte Gainsbourg (faussement fragile) et André Dussollier et Charlotte Rampling (plus vénéneuse que jamais) occupent l’espace avec une puissance exceptionnelle. Pour eux, ce cauchemar éveillé décortiquant les mécanismes de jalousie et de possession au sein des relations amoureuses, pour aussi incongru qu’il paraisse, accroche notre attention. Qu’importe qu’il ne soit pas complètement abouti, le voyage intérieur de ces personnages insaisissables mérite le déplacement. Et Moll confirme son talent à part.

ANNEE DE PRODUCTION 2005.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Des idées étonnantes pour un script déjanté. Mise en scène de très bonne tenue de Moll. La deuxième partie est moins réussie. Quatuor d'acteurs hors pair.

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