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LES BLESSURES ASSASSINES

Les soeurs Christine et Léa Papin, dont la jeunesse a été difficile (père absent, mère défaillante), sont admises en 1927 comme bonnes au service de Madame Lancelin. Celle ci représente pour Christine une figure maternelle, malgré une certaine sévèrité. La situation  va se détériorer à cause de la mauvaise influence de la mère des deux jeunes femmes. Par ailleurs, elles entretiennent une relation incestueuse peu épanouissante, dans le plus grand secret. Un soir de Février 1933, au cours d’une violente dispute, Christine s’en prend physiquement à sa patronne et à sa fille dans un déchainement meurtrier inouï…

Après un film sur la guerre franco prussienne de 1870,  Champ d’Honneur sorti en 1987, le scénariste et réalisateur Jean Pierre Denis n’avait guère donné de ses nouvelles au cinéma, avant de se consacrer à cette évocation d’un des faits divers les plus horribles survenus en France. En 1933, les Soeurs Papin avaient massacré leur patronne et sa fille sans raison valable ni mobile clair, alors qu’elles étaient à leur service depuis plusieurs années sans aucune difficulté apparente. Un procès retentissant et une condamnation aux travaux forcés furent infligés à ces deux filles, probablement incestueuses, au bord de la folie, à l’enfance particulièrement douloureuse. Le film cultive une froideur et une sécheresse de ton quasiment tout du long, afin de rester dans la neutralité du point de vue, et adopter une « ‘distance ». Les Blessures Assassines ne cherche nullement à expliquer l’inexplicable, ni à lever le voile sur une des affaires judiciaires les plus effroyables de l’entre deux guerres. Denis s’emploie à un académisme sage dans sa mise en scène, tâtonnant dans le premier gros tiers de l’intrigue à poser les bases: la relation conflictuelle entre les deux soeurs avec leur mère, leur lien mutuel plus qu’ambigu, leurs rapports avec leur patronne. Le malaise monte crescendo, tout au plus sent on la démence de Christine, l’ainée, prendre une place de plus en plus inquiétante.

La reconstitution d’époque est restituée avec qualité et souci d’authenticité et ce qui frappe en premier lieu, c’est l’interprétation habitée des deux actrices. Julie Marie Parmentier incarne la plus jeune, Léa, vulnérable, influençable, fragile avec une jolie présence, mais c’est surtout Sylvie Testud en Christine Papin qui est sidérante, aussi bien dans la violence intérieure que dans le mutisme dans lequel elle s’enferme avant et après l’acte irréparable. Un César de la meilleure Actrice dans la catégorie Espoir lui avait été attribué, à très juste titre. Les seconds rôles aussi s’en tirent plus que bien (Isabelle Renauld, Dominique Labourier). Si le film a une force incontestable, il est inférieur au documentaire de Claude Ventura, En quête des Soeurs Papin, sorti quasiment en même temps et qui relate cette affaire de manière chirurgicale.

ANNEE DE PRODUCTION 2000.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le fait divers des Soeurs Papin raconté de manière sèche et frontale. Réalisation un peu trop sage. Sylvie Testud est formidable et vraiment inquiétante.

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