LES NERFS A VIF

Sam Bowden, avocat exerçant à New Essex en Caroline du Nord, vit avec sa femme Leigh et leur fille de 16 ans, Danielle. Un ancien taulard dénommé Max Cady, que Sam avait pour client 14 ans plus tôt, revient dans la région avec la ferme intention de se venger, estimant avoir été mal défendu. En effet, Bowden avait délibérément fait disparaitre une pièce à conviction qui aurait pu atténuer la peine de prison de Cady. Désormais, sa famille se trouve en danger…

A l’origine, il s’agit d’un bon film à suspense, en noir et blanc, tourné au début des années 60, dans lequel s’affrontaient Robert Mitchum et Gregory Peck, sous la caméra de Jack Lee Thompson. Trois décennies plus tard, Martin Scorsese en dirige ce remake, placé sous le signe d’une violence plus crue, comme elle a souvent cours dans l’univers de l’auteur des Affranchis. Il amplifie en effet la brutalité du personnage principal, un tueur et violeur fou, dépeint ici comme un justicier apocalyptique, assoiffé de vengeance. Débutant par un brillant générique signé Saul Bass (un des maitres du genre) et sur une musique écrite par Bernard Hermann mais réorchestrée par Elmer Bernstein, le film se veut incisif, percutant, dérangeant, installant une menace de chaque instant. Le but clair de Scorsese n’est pas seulement que Cady soit un dangereux repris de justice libéré dans la nature, mais qu’il représente la peur et la culpabilité de chaque membre de la famille qu’il traque. En ce sens, le thriller est plus psychologique que purement d’action. Sans doute peut on estimer que le cinéaste a déjà fait mieux avant, en tout cas qu’il fut plus pertinent avec Raging Bull ou plus original avec After Hours. Mais le suspense n’en demeure pas moins prenant.

Quant à la distribution, elle est largement dominée par Robert De Niro, effrayant à souhait et révélateur des mauvaises consciences de chacun. Il est un peu la version ultra brutalisée de son ancien personnage de Taxi Driver. Face à lui, dans le rôle de ses « victimes », Nick Nolte et Jessica Lange paraissent un peu fades dans leur interprétation. Par contre, mention spéciale à la jeune Juliette Lewis, révélée la même année par Woody Allen dans Maris et Femmes, et qui incarne ici une adolescente fascinée par l’interdit et le Mal (sans le savoir). La séquence mémorable où elle est « séduite » par Cady distille une perversité tout à fait malsaine.

ANNEE DE PRODUCTION 1991.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Scorsese décuple la violence dans ce remake prenant, tout en restant en deça de ses réussites majeures. De Niro terrifiant.

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