Rachel, sorte de « Ma Dalton », a élevé ses deux fils, Sam et Jérémie, et son petit fils Nathan, dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette famille atypique de bras cassés court après le « gros coup ». Chance ou fatalité, lors d’un cambriolage, ils volent sans en connaitre la valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste, détective rusée et Gauthier, son fidèle acolyte, se lancent à leur poursuite…
L’ex journaliste de Studio Magazine Thierry Klifa , devenu réalisateur en 2004 avec Une Vie à t’attendre, et habitué au registre du drame familial (Les yeux de sa mère, Le Héros de la famille), n’avait plus tourné depuis plus de six ans et revient avec son cinquième long métrage, placé sous le signe de la comédie policière. Mué par une envie de légèreté, il conte les tribulations d’une famille de magouilleurs un peu miteux, dirigée par une femme de tête, accompagnée de ses fils et petit fils, décidés à remettre la main sur une peinture de grande valeur. Klifa tente d’adopter un ton facétieux nous arrachant quelques sourires, sur des dialogues un peu trop écrits et cherchant à tout prix « le bon mot ». Mais n’est pas Audiard qui veut et ses répliques ne fonctionnent hélas que par bribes. D’autre part, le film veut traiter trop de personnages à la fois et n’en soigne aucun en particulier, donnant l’impression de ne pas savoir très bien où il va. Chronique plus douce qu’amère sur les liens du sang, Les Rois de la Piste parle pêle mêle de transidentité, de relations houleuses père/fils, d’amour possessif et toxique, et donc accessoirement d’une intrigue policière autour d’un tableau volé. Il est louable de vouloir mélanger les genres, encore faut il en avoir les épaules…
Point positif: la distribution. Toujours friand de diriger des stars, Thierry Klifa a écrit le rôle de cette mama arnaqueuse et charmeuse à Fanny Ardant, qui semble beaucoup s’amuser à le tenir. Pour la seconder, trois acteurs sympathiques: Mathieu Kassovitz, même s’il ne grimace plus qu’il ne joue, Ben Attal (très craquant) et conjuguant le talent de ses illustres parents, et enfin Nicolas Duvauchelle récupère le personnage le plus intéressant, celui du frère en pleine transition vers son statut de femme. Il y apporte assez de trouble pour convaincre. Disons clairement que le casting sauve les meubles de justesse, sans prétendre commettre le coup du siècle. Ni même de l’année.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.
