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L’ETE MEURTRIER

Dès son arrivée dans un village provincial, « Elle » séduit Pin Pon qui ne tarde pas à l’épouser. Mais la jeune femme ne lui a pas révélé la véritable raison de sa présence: elle veut venger sa mère, violée avant sa naissance par trois hommes du bourg…

Jean Becker, fils de Jacques, reprend le flambeau de son père cinéaste et se spécialise dans le cinéma populaire français, ne réussissant pas au départ à marquer les esprits, jusqu’à cette adaptation d’un roman de Sébastien Japrisot, avec lequel il écrit un scénario aboutissant à L’Eté Meurtrier. Un véritable drame psychologique, doublé du récit d’une redoutable vengeance féminine, se terminant dans une tragédie imparable. Très bien menée, la narration suit le parcours d’Eliane, dite Elle, jeune femme sauvage et directe, débarquant dans un bourg tranquille, se faisant épouser par un brave gars du coin, pompier volontaire et garagiste de métier fou d’elle et ignorant surtout le terrible passé de la demoiselle. Grâce à des dialogues inspirés et à une histoire romanesque racontée en parti par les voix off et par quelques flash backs, le film déroule un procédé efficace, où la vraisemblance importe peu et où le spectateur doit suivre une route sinueuse pour accéder à la vérité des personnages. Cette jolie fille provocante bien décidée à faire payer les auteurs du triple viol dont elle est le fruit passe par différents états psychiques, entre humour glacé, hystérie et névroses pathologiques. Becker fait du cinoche du « samedi soir », à l’ancienne comme on dit, mais il ne faut y voir là rien de péjoratif: les personnages sont haut en couleurs (même les secondaires), l’objectif est clairement de distraire et de créer des émotions. Dès lors, la mise en scène passe presque au second plan, pas extraordinaire ni honteuse non plus: seulement toute au service du récit.

Par contre, Becker a mis le paquet sur sa distribution, avec Alain Souchon idéal en amoureux aveuglé, Suzanne Flon épatante en vieille dame sourde surnommée « La Sono cassée » par l’héroïne, Cluzet tout jeune dans un de ses premiers rôles, Michel Galabru excellent en père de substitution handicapé. Mais la pièce maitresse s’appelle Isabelle Adjani et elle est foudroyante de beauté, emportée par son jeu puissant. L’ancienne pensionnaire de la Comédie Française installe un peu plus son statut de star totale et reçoit le deuxième de ses 5 Césars pour sa composition. Couronné par un succès public énorme (5 millions d’entrées), L’Eté Meurtrier a acquis d’emblée une aura rarement démentie depuis. L’air de Trois petites notes de musique, fredonné avec sensibilité par Yves Montand dans la BO, achève de le rendre inoubliable.

ANNEE DE PRODUCTION 1983.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Japrisot et Becker nous raconte une histoire de vengeance romanesque, naviguant entre passé et présent. Réalisation sans génie, mais récit accrocheur et surtout un casting sans fausses notes, d'où émerge Isabelle Adjani, fabuleuse dans un de ses meilleurs rôles. Du très bon cinéma populaire.

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