L’IBIS ROUGE

Un étrangleur maniaque, Jérémie, tue des jeunes femmes pendant que Raymond, un homme aux abois, tente de persuader Evelyne, sa femme, de rembourser une dette de jeu, en vendant ses bijoux. En parallèle, un marchand de journaux vieillissant, Zizi, clame à qui veut l’entendre qu’il est le mystérieux assassin, pour attirer l’attention sur lui. Le fameux étrangleur porte une écharpe rouge, avec un ibis brodé dessus…

Le cinéma foutraque et réjouissant de Jean Pierre Mocky a accouché d’une oeuvre conséquente où l’on trouve plus de nanards que de vraies réussites. Cet Ibis Rouge fait clairement partie de ses bons films, entre une dose non négligeable d’irrévérence, un humour noir décapant et un style singulier de mise en scène. Mocky ne cherche pas à faire de l’esthétique son cheval de bataille, dirige ses comédiens avec approximation et son scénario, bien que pas trop mal troussé, part un peu dans tous les sens. Mais il croque une galerie de personnages pittoresques, plus pathétiques que monstrueux, et leur donne le champ libre pour exprimer leurs frustrations, leurs griefs, leurs bizarreries. Cumulant quasiment trois histoires en même temps, il fait se croiser sans grande logique un assassin sadique, un vieillard râleur mais pas mauvais bougre, et un homme endetté au péril de sa vie. Le rire que l’on laisse échapper à certains dialogues savoureux s’estompe pourtant parfois devant l’humanité dérisoire.

Le réalisateur de A mort l’arbitre use d’un mauvais goût qui fera sa réputation future avec ce faux polar comique, dans lequel il n’oublie pas d’injecter aussi un peu de tendresse. Bien qu’en roue libre presque totale, ses acteurs s’amusent à intégrer son univers baigné de folie et ici, dans son dernier rôle, l’immense Michel Simon s’en donne à coeur joie en papy raciste et gueulard, retrouvant les abords du Canal Saint Martin, là même où il a connu la gloire avec L’Atalante de Jean Vigo, dans les années 30. Michel Galabru, quant à lui, fidèle à lui même amuse sans en faire des tonnes, mais c’est surtout Michel Serrault, le véritable phénomène du film, puisqu’il campe un étrangleur obsédé sexuel, préfigurant ses grands rôles dramatiques des décennies 80 et 90. L’Ibis Rouge n’est certes pas un film indispensable, mais à bien des égards son cachet dilettante retient l’attention.

ANNEE DE PRODUCTION 1975.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Entre polar et comédie noire, une des bonnes oeuvres de Mocky. Serrault nous régale.

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