L’INNOCENT

Abel, trentenaire veuf, panique: il vient d’apprendre que sa mère, Sylvie, presque la soixantaine, est sur le point de se marier avec Michel, un taulard promis à retrouver bientôt la liberté. Aidé par sa meilleure amie, Clémence, Abel va tout faire pour protéger sa mère, surtout quand il découvre que Michel prépare déjà un nouveau « mauvais coup »…

Avec ce quatrième long métrage en tant que metteur en scène, Louis Garrel surprend tout le monde par sa capacité à sortir de son style habituel et ose le mélange des genres, pas forcément évident à réussir à coup sûr. Ainsi, il marie le polar et la comédie, ajoutant même un fond de double romance, et ce mix improbable sur le papier nous donne ce film hybride original et franchement bourré de surprises. Sur un scénario réjouissant, L’Innocent déroule une bonne humeur authentique, une intelligence d’écriture, et un goût pour les séquences aussi sophistiquées qu’inventives. Garrel fait en prime preuve d’une réalisation énergique, équilibrée entre rebondissements à la limite de l’invraisemblable et une espièglerie irrésistible. L’intrigue policière évite l’écueil du « déjà vu » et la comédie parvient à être drôle avec le portrait ubuesque d’une « famille » pour le moins dysfonctionnelle. Sur une BO reprenant gaiement des standards inusables des années 80 (Pour le plaisir, Nuit Magique, Une autre histoire) illustrant avec bonheur des situations étonnantes, le film est également un vrai régal d’acteurs.

Garrel y joue évidemment l’innocent du titre, encore une fois excellent dans son interprétation (et sans que sa mise en scène n’en prenne ombrage), Roschdy Zem qui s’autorise à accepter des rôles moins sombres qui lui vont comme un gant, et puis Noémie Merlant bien jolie et réellement bonne actrice incarne une jeune délurée nymphomane. Mais l’immense plaisir vient surtout de la « résurrection » de la formidable Anouk Grinberg, la comédienne si émouvante découverte par Blier dans Merci la Vie et disparue ensuite des productions « mainstream »: elle campe ici une mère « borderline » et amoureuse et opère un retour fracassant qui devrait lui ouvrir à nouveau la voie à de grands et beaux rôles. Cet Innocent n’est ni plus ni moins qu’une des plus belles réussites de notre cinéma hexagonal. A ne pas manquer tout simplement.

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Garrel frappe un grand coup avec ce mélange de comédie et de polar. Scénario jubilatoire et acteurs remarquables. Anouk Grinberg enfin réemployée à sa juste valeur.

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