Dans les années 50, une institutrice en retraite, se retrouve dans l’incapacité de conduire. Son fils adulte, Boolie, décide d’embaucher un chauffeur pour elle. Hoke, un homme noir d’une cinquantaine d’années, doux et sympathique, postule pour le job et l’obtient. Miss Daisy ne se montre pas enthousiaste à cette idée et fait preuve d’un autoritarisme forcené. Le chauffeur va t’il parvenir à apprivoiser sa patronne?
Avant de diriger ce Miss Daisy et son chauffeur, l’australien Bruce Beresford n’avait pas spécialement marqué les esprits avec ses précédentes réalisations. Il adapte là une pièce de théâtre à succès, beaucoup jouée aux Etats Unis, pour en faire ce film situé dans l’Amérique de la Guerre Froide et surtout de l’apartheid. A cette époque, les lois de quelques Etats stigmatisaient encore la communauté noire, comme certaines oeuvres l’ont traité récemment (Black Book ou La Couleur des Sentiments). Le thème du racisme est pourtant seulement une toile de fond relativement discrète, car il s’agit plus spécifiquement d’une histoire d’amitié entre une vieille dame juive au sale caractère et d’un homme noir, devenu son chauffeur. Mais une amitié laborieuse et conflictuelle au départ, tant l’irascible Miss Daisy ne fait pas de cadeaux à cet homme, dont elle semble se méfier et qu’elle n’hésite pas à rembarrer constamment. Beresford use d’une mise en scène très sage pour illustrer son propos et son film n’évite ni les situations conventionnelles ni les bons sentiments. Mais quelque part, qu’importe?
Car l’on prend un plaisir certain à suivre l’évolution (attendue) de cette relation humaine atypique et attendrissante. Miss Daisy est un film simple, sûrement trop « rond », mais très attachant malgré tout. On peut juste s’interroger sur le colossal succès qu’il a obtenu, raflant quatre Oscars à la surprise générale! Sans doute que le duo d’acteurs fût également pour beaucoup dans cet engouement: Jessica Tandy, grande actrice de théâtre et maman inquiète dans Les Oiseaux d’Hitchcock, déploie son registre très étendu et donne une magnifique interprétation, récompensée donc par une statuette. Quant à Morgan Freeman, c’est avec ce film et ce personnage tendre et émouvant qu’il a gagné ses galons de star. Pour eux, on marche sans mal, en reconnaissant tout de même que l’Oscar du Meilleur Film était un poil exagéré.
ANNEE DE PRODUCTION 1990.
