A la mort de sa mère, Linda revient à la demeure familiale de Montclare, transformée en maison de retraite. Fouillant dans les papiers, elle se rend compte que certains événements relatés par sa mère se reproduisent. Des occupants meurent bizarrement et surtout une figure inquiétante semble la surveiller de l’extérieur…
Plus habitué au genre documentaire, le réalisateur australien Tony Williams touche au film d’horreur avec cette production, sortie en catimini en 1982 et mal distribuée ou du moins tardivement. Le film mérite d’être découvert avec un oeil neuf aujourd’hui, car il excelle à installer une ambiance angoissante et malsaine à l’intérieur de ce quasi huis clos, cette maison de retraite aux allures de domaine hanté. Williams privilégie grandement la suggestion, en se payant le luxe de soigner son cadre, d’offrir des plans très travaillés et de donner à son film une forme visuelle réjouissante autant qu’atypique (belle utilisation de la Steadycam). L’atmosphère laisse donc planer un danger imminent, une épouvante en train de se jouer, en nous invitant dans un cauchemar quasi permanent. Proche du style gothique, Next of Kin ne verse pourtant pas dans l’horrible gratuit, du moins dans sa plus grande partie, il prend son temps. Un peu trop d’ailleurs, ce qui nuit au rythme général.
Mais là où Williams réussit un joli coup, c’est dans le basculement de la suggestion à l’horreur plus frontale, et à une dernière demie heure chargée en images chocs et en effets plus violents. La bande son électro fait également partie des points très positifs et baigne l’oeuvre d’un supplément d’âme. L’interprétation de Jacki Kerin (actrice qui n’a pas confirmé par la suite hélas) est à signaler aussi. Le final, d’une sauvagerie propre au style de l’Ozploitation ( dont Mad Max a été le brillant fleuron), donne ses lettres de noblesse à ce film anxiogène, que des critiques ont comparé (avec exagération toutefois) avec Shining.
ANNEE DE PRODUCTION 1982.
