Une jeune chanteuse lyrique, Betty, est choisie pour interpréter le rôle de Lady MacBeth, dans l’Opéra de Verdi. Une oeuvre ayant la réputation de porter malheur. Commence bientôt une série de meurtres dans l’entourage de la jeune fille. Un tueur mystérieux veut clairement lui nuire…
Le père du giallo italien Dario Argento a eu une décennie fabuleuse en succès avec ses films d’horreurs très esthétiques et soignés, comme Les Frissons de l’Angoisse ou Suspiria. Par la suite, et après quelques dernières fulgurances au début des années 80, il a connu une petite traversée du désert. Avec cet Opéra, il retrouve l’inspiration et la fougue qui le caractérise, au travers d’une intrigue se déroulant à l’Opéra de Parme et mettant en scène une cantatrice, poursuivie par un assassin sadique et violent. Les meurtres se succèdent, les séquences chocs et les effets gore sont de la partie, l’originalité des crimes est à souligner (l’histoire des aiguilles sous les yeux évoque Orange Mécanique, tandis qu’une sublime scène avec des oiseaux rappelle fortement Hitchcock), d’où un sentiment d’efficacité générale bienvenue.
L’idée de situer son récit dans un endroit aussi beau qu’un opéra apporte beaucoup au film, mettant en avant l’importance de la musique et palliant un scénario plutôt classique par ailleurs. L’interprétation est inégale, l’héroine jouée par Christina Marsillach s’en sort honorablement, mais certains seconds personnages s’avèrent plus faibles. Dans un petit rôle, on retrouve avec plaisir la muse et ancienne compagne d’Argento, Daria Nicolodi. Le sadisme dont fait preuve le tueur anticipe les tortures que l’on verra plus tard dans des films comme Hostel ou la série des Saw. Les obsessions du réalisateur de Phénomena trouvent ici une jolie renaissance, et c’est d’ailleurs sûrement la dernière fois qu’il fut aussi inspiré. Ce Lady MacBeth sanglant et angoissant détonne autant par un mélange de sexe et de mort que par un sentiment diffus de cruauté. Mais une cruauté sophistiquée qu’Argento maitrise avec brio.
ANNEE DE PRODUCTION 1987.