PHOENIX

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Nelly Lentz, une femme juive survivante des camps de concentration revient chez elle, avec une nouvelle identité et surtout un visage méconnaissable. Elle met tout en oeuvre pour retrouver Johnny, son mari, qui l’a trahie et dénoncée aux Nazis. Il ne la reconnait pas, elle se fait passer pour une autre. Elle comprend qu’il veut lui proposer un marché: elle devra jouer son propre « rôle » afin de récupérer l’héritage qui lui revient. Il la façonne ainsi selon l’image qu’il a gardé d’elle…

Ce mélodrame allemand, réalisé par Christian Petzold, nage en plein romanesque, et un romanesque échevelé, qui part loin dans l’imagination. En effet, le scénario pourrait ressembler à certaines oeuvres de Douglas Sirk, avec ses rebondissements incroyables, et surtout des situations à la limite du crédible. Cette femme, rescapée de la barbarie nazie, que tout le monde pense morte, va devoir en fait reprendre sa véritable identité pour des raisons crapuleuses et s’en remettre aux mains de son mari qui ne la reconnait pas et l’a salement trahie auparavant. Bref, un pitch un peu tordu dont il faut accepter les invraisemblances et passer outre une narration assez complexe. Petzold soigne ses plans et sa mise en scène, faussement simple, opte pour une caution auteuriste: d’abord il traite de la vie après l’horreur, de la reconstruction mentale d’une femme ayant échappé à la mort, et très étonnamment le suspense sentimental entre les deux protagonistes va vite s’apparenter à Vertigo d’Hitchcock. Cet homme, obsédé par une défunte, au point de lui demander de la « faire revivre », tout en ignorant qu’il s’agit en fait de la même femme, fait bien entendu référence au chef d’oeuvre du maitre du suspense.

De ce point de vue, le film prend une dimension intéressante et du coup parvient à émouvoir et à bousculer, grâce à un déroulement épuré et sans pathos. Petzold filme admirablement une Allemagne en ruines, la désolation des décors résonne avec l’état affectif de son héroïne, joliment campée par Nina Hoss. Elle retrouve son partenaire de Barbara, Ronald Zehrfeld, à la fois violent et fragile et leur tandem fonctionne très bien. La belle chanson Speak Low venant illustrer la scène finale porte en elle tout le drame de cette histoire d’amour déçu.

ANNEE DE PRODUCTION 2014.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Mélodrame de belle facture, au scénario limite invraisemblable. Beau duo d'acteurs.

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