POTICHE

En 1977, Suzanne Pujol, épouse popote er soumise d’un riche industriel qui la délaisse, Robert Pujol, déplore les méthodes rigides de patronat de son mari. Son usine de parapluies est en grève et Robert se retrouve bientôt séquestré par ses employés. Suzanne est désignée pour le remplacer au pied levé, d’autant que Pujol a des soucis de santé. De potiche au foyer, elle devient une femme de tête et d’action. Lorsque son mari rentre de sa convalescence, tout se complique…

Prenant pour appui une pièce de théâtre réputée, comme dix ans plus tôt avec Huit Femmes, François Ozon prend le pari de moderniser le texte de Barillet et Grédy, tout en lui étant d’une fidélité remarquable. Potiche raconte ainsi l’émancipation d’une femme habituée à vivre dans l’ombre de son mari (infidèle de surcroit), n’ayant pas voix au chapitre et qui, suite à un concours de circonstances, va prendre les rênes d’une entreprise afin de la gérer mieux que son époux lui même. Cette comédie réjouit par sa bonne humeur communicative, son rythme effréné et surtout ses dialogues croustillants, faisant à la fois honneur au théâtre de boulevard et parvenant à opter pour un ton actuel, s’autorisant aussi des clins d’oeil à la politique d’aujourd’hui. Ozon dissèque gentiment les rapports homme/femme, la place dominante de la gent masculine dans le travail et aussi dans le foyer, et tire à boulets rouges sur des années 70, largement rétrogrades en terme de mentalité et de progrès social. Dans une veine comique et vacharde rappelant justement Huit Femmes, avec ses joutes verbales entre chaque protagoniste et ses situations fort drôles, Potiche coche toutes les cases du divertissement populaire réussi.

Et quelle brochette d’acteurs!! De Fabrice Luchini en mari et patron imbuvable à Gérard Depardieu en communiste amoureux, de Karin Viard en secrétaire désopilante à Jérémie Rénier en fils à papa rebelle, chacun est à la fête avec des rôles très bien écrits et mettant en valeur leurs multiples capacités. Mais la reine du film, c’est la grande Catherine évidemment: Deneuve tient là un personnage plein d’audace, de ténacité et de charme qu’elle défend à merveille. Avec sa diction saccadée et ses airs de fausse bourgeoise plus maligne qu’elle en a l’air, elle hisse le film très haut. Ajoutez à ça une BO composé de vieux tubes du répertoire français, dont un superbe Que c’est beau la vie de Jean Ferrat (chanté par Deneuve elle même), et vous obtenez un des meilleurs films d’Ozon, décidément à son aise dans ce mariage de la légèreté et de la tendresse.

ANNEE DE PRODUCTION 2010.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un cru très réussi d'Ozon, alliant humour, réflexion sur la place des femmes, et vaudeville charmant. Tout le casting a de la gueule, mais Deneuve est de loin la meilleure.

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