ROUGE MIDI

Maggiorina a fui la Calabre trop pauvre pour se retrouver à l’Estaque, quartier de Marseille, où en 1920, l’immigration italienne est dense. Ouvrière d’usine , elle rencontre Jérome, lui aussi débarqué d’Italie, avec des idéaux plein la tête. Les deux jeunes se plaisent et se marient. Leurs enfants témoigneront de leur existence, puis leur petit fils..

Après Dernier Eté, son premier film, le marseillais Robert Guédiguian a écrit et réalisé ce second opus, bien décidé à raconter une vrai saga familiale, étalée sur plus de cinquante ans. En effet, le film débute juste après la première guerre mondiale, montrant la condition difficile de ces italiens venus trouver du travail et une vie meilleure dans un Marseille, qu’ils prenaient pour un El Dorado. Le récit est dense et s’attache aux deux personnages principaux: Jérôme et Maggiorina, amoureux et plein d’espoir pour l’avenir, leur destin sera ponctué par l’engagement politique, les durs labeurs à exercer pour gagner chèrement leur vie. Puis l’épisode du Front Populaire et de la seconde guerre avec en toile de fond les luttes ouvrières et les mouvements sociaux. On a affaire à un genre que Guédiguian traite toujours avec passion: la politique, et plus précisément le communisme. Ensuite, ce sera leur fils qui prendra de l’importance, en devenant à l »age adulte professeur et porte parole à son tour. Et enfin leur petit fils Sauveur, bouclant la boucle de cette famille unie, rebelle et soudée, jusque dans les drames.

Le principal défaut réside dans le fait que le scénario, voulant traiter trop d’époques en un laps de temps assez court, se dilue dans des ellipses brutales et conséquentes, donnant un sentiment de trop plein, comme si l’auteur avait voulu compiler une masse trop imposante de séquences, qui fonctionnent inégalement. L »émotion est là, palpable, mais noyée souvent par des idées mal exploitées ou juste effleurées. Malgré tout, il faut saluer la beauté de la transition et du passage de relais entre les générations, un thème cher au réalisateur du futur Marius et Jeannette , ainsi qu’un altruisme débordant de chaque personnage. Une partie de la troupe habituelle est présente dans les rôles majeurs: Gérard Meylan en ouvrier amoureux, puis marié et père de famille est épatant de naturel, Ariane Ascaride aussi pimpante lorsqu’elle incarne l’héroïne à 20 ans qu’à 60, et Jacques Boudet en fada du village obsédé sexuel incurable. L’esprit de Jean Renoir et la poésie de Pasolini se retrouvent nettement dans les intentions généreuses de ce joli long métrage, imparfait mais précieux.

ANNEE DE PRODUCTION 1984

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Deuxième film de Guédiguian. Politique, romanesque, trop dense mais généreux.

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