AccueilCritiquesDrameSAUVE QUI PEUT (LA VIE)!

SAUVE QUI PEUT (LA VIE)!

L’imaginaire: Denise, après sa rupture avec Paul, abandonne tout et part à la campagne. La peur: Paul ne peut se décider à quitter la ville et son travail, mais craint la solitude. Le commerce: Isabelle se vend et initie sa propre soeur à la prostitution. Trois personnages qui se croisent, se déchirent, s’affrontent, sans parvenir à s’aimer…

Dans la carrière de Jean Luc Godard, ce long métrage représente un retour. Un retour vers le cinéma « traditionnel » que le réalisateur suisse a totalement délaissé pendant plus de douze ans, pour des raisons politiques et pour marquer son aversion envers l’aspect commercial du cinéma. Il compose (et le générique emploie littéralement ce terme là) un récit éclaté tournant autour de trois personnages, broyés chacun à leur manière par une société en décomposition, où les seules valeurs fiables sont le commerce et l’argent qui en découle. Godard dénonce la disparition progressive des sentiments au profit d’une indifférence générale des humains envers leurs semblables. Il le fait à sa façon: c’est à dire en utilisant un style anti conventionnel comprenant de nombreux ralentis, une bande son parfois inaudible, un montage abrupt et en apparence incohérent. Bref, un filmage hors des sentiers battus comme ce fut presque toujours le cas chez le réalisateur d’A Bout de Souffle. Le script oppose vie urbaine et vie citadine, tout en concluant qu’il n’y a pas de salut ni dans l’une ni dans l’autre au fond. En cela, Sauve qui peut est une oeuvre désespérée ou lucide, selon le point de vue!

Les lents travellings et les plans de ciels rappellent un peu ceux que Godard filmait déja brillamment dans Le Mépris. Evidemment, ce cinéma exigeant ne cherche surtout pas à séduire ou à se rendre sympathique et il déplait autant qu’il interpelle. En revenant aussi à un choix de distribution faisant la part belle aux vedettes, le public réticent et hermétique à la « méthode Godard » (si tant est que l’on puisse la qualifier ainsi!) peut ici apprécier le trio poids lourd de l’affiche: Isabelle Huppert, Nathalie Baye et Jacques Dutronc sont des individus fragiles et fissurés qu’ils savent interpréter avec toute la nuance qu’on leur connait. En point d’orgue, le récit rend aussi un vibrant hommage à la musique, en lui consacrant un chapitre, et en utilisant la partition céleste de Gabriel Yared avec beaucoup de pertinence. Quand Godard était donc encore assez accessible… Quoique…

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Godard revient à un cinéma "normé" tout en restant hors normes. Un récit brassant des thèmes très riches. Distribution de stars.

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