STROMBOLI

Karen, une lituanienne, se retrouve dans un camp d’internement, après avoir fui la guerre. Elle y rencontre Antonio, un modeste pêcheur italien qui lui propose de l’épouser pour la sortir de sa condition. Elle accepte et le suit sur son ile natale, où elle se retrouve confrontée à une nature aride, une population hostile et à un mari que finalement elle a choisi par dépit…

Véritable tournant pour le réalisateur italien de Rome Ville Ouverte, Stromboli accentue encore davantage son approche du néoréalisme qu’il a lui même « inventé » par son style dépouillé, ses budgets modestes, son désir de tourner au plus près des gens et dans des décors naturels, afin de gommer tous les artifices du cinéma traditionnel. Tout juste tombé amoureux d’Ingrid Bergman, la star hollywoodienne et muse d’Hitchcock, Rossellini lui écrit le premier des cinq films qu’ils auront en commun et dirige l’actrice dans ce rôle d’une expatriée luttant pour trouver sa place sur l’ile volcanique de Stromboli. La beauté des images (en noir et blanc), baignées d’un soleil éclatant, le récit simple et fort à la fois d’une femme étrangère à tout ce qui l’entoure, la mise en scène naturaliste matérialise sentiments et émotions, et le cinéaste filme amoureusement sa dulcinée dans son baptême de feu italien. Si l’intrigue est lente et plutôt sèche, c’est que Stromboli n’est pas un film facile d’accès, il s’apprivoise, se ressent, un peu comme si nous étions à la place de Karen, victime d’une solitude insondable et sans aucun moyen de s’en échapper. La barrière de la langue, son mari jaloux et violent, les habitants peu aimables et ce volcan menaçant à tout instant de rentrer en éruption: dans ce décorum sinistre, l’héroïne ne peut compter que sur elle et ses prières pour trouver une issue à son calvaire.

Rossellini opte aussi pour un aspect quasi documentaire lorsqu’il insère une longue séquence de pêche au thon (authentique), tranchant avec le reste du métrage concentré sur Bergman. Belle, naturelle, l’actrice se voit débarrassée de son maquillage habituel et joue sa vérité, donnant corps à ce personnage découvrant peu à peu une rédemption inattendue et une voie pour l’avenir. Aux premiers soubresauts de l’enfant dans son ventre feront écho les grondements du cratère près de l’éruption lors d’un final déchirant de beauté. Rossellini semble amorcer un virage net vers la spiritualité qu’il n’aura de cesse de creuser par la suite.

ANNEE DE PRODUCTION 1950

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Toute première collaboration entre le père du néoréalisme Rossellini et Ingrid Bergman, actrice rare qui apporte une sensibilité bienvenue à un récit aride.

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