SUZANNE

Depuis le décès prématuré de leur mère, Suzanne et sa soeur cadette, Maria, vivent seules et heureuses avec leur père, Nicolas, chauffeur routier. Lorsqu’il apprend que Suzanne, à peine sortie de l’adolescence, est enceinte et qu’elle veut garder l’enfant, c’est l’incompréhension! Le père et la fille s’éloignent peu à peu. Suzanne tombe ensuite amoureuse d’une petite frappe ayant des démélés avec la justice…

Le point de départ de cette histoire pourrait, sur le papier, faire fuir ou pleurer dans les chaumières: le parcours d’une jeune fille, orpheline de mère, maman très jeune et décidant de suivre la voie de son coeur, quitte à gâcher son avenir. Le propos, dont la charge mélodramatique est lourde, rappelle certains récits de Zola, mais transposés de nos jours. Ce second long métrage de Katell Quillévéré sent le vécu ou l’autobiographie et cette authenticité transpire constamment de la narration, certes fragmentée, mais qui touche au coeur. Avec un sens de l’ellipse impressionnant, la réalisatrice nous propose ce portrait féminin: celui d’une héroïne forte et fragile à la fois, le genre femme-enfant embarquée par le grand amour et dépassée par son instinct. Adepte du naturalisme et de l’émotion brute, Quillévéré raconte aussi les rapports familiaux dans ce qu’ils ont de plus indicible, de plus invincible aussi. Le père et la soeur existent ainsi par eux mêmes, sans que le film ne perde de vue son objectif: pointer l’extraordinaire dans les séquences les plus apparemment banales.

Suzanne fonce tête baissée, sans réfléchir aux conséquences, et le film file également comme elle à toute vitesse, ne cherchant pas à plaire à tout prix, se gardant bien de porter un jugement sur les actes du personnage. Ce tourbillon d’énergie et de naturel se voit démultiplié par l’interprétation habitée de Sara Forestier, actrice née découverte dans L’esquive. Face à elle, une autre comédienne de caractère: Adèle Haenel campe sa soeur comme une évidence. Et n’oublions pas de citer François Damiens, si souvent employé comme comique et qui est fantastique de justesse dans le drame. Cette tranche de vie doit évidemment beaucoup à ses acteurs, mais aussi au regard plein de sensibilité de son auteure.

ANNEE DE PRODUCTION 2013.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Beau portrait de femme, intelligemment mené et sacrément sensible. Sara Forestier crève l'écran, sans faire d'ombres à ses partenaires.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Beau portrait de femme, intelligemment mené et sacrément sensible. Sara Forestier crève l'écran, sans faire d'ombres à ses partenaires. SUZANNE