Sylvia, jeune coach de fitness, vit de son travail d’influenceuse sur les réseaux sociaux, suivis par des milliers d’adeptes. Masi derrière son succès somme toute virtuel, elle ne connait qu’une vie de solitude…
Réalisateur suédois installé en Pologne, Magnus Von Horn prend pour thème central de son film un sujet très actuel: la solitude inévitable découlant de ces existences « dorées » que l’on voit défiler sur le Net à longueur de journée et ne reflétant en fait aucune réalité objective. A travers le portrait d’une jeune sportive très active sur les réseaux sociaux et souffrant d’un vide au quotidien, le jeune cinéaste place son curseur juste là où il faut pour nous rendre voyeur, comme nous le sommes déjà lorsque nous regardons en boucle les posts de nos « amis » virtuels sur Facebook ou Instagram. L’influence marketing, ce nouveau métier en vogue, tend en fait à vider de sa substance les êtres humains qui le pratiquent, cannibalisés par des admirateurs sans visage, engoncés dans l’immédiateté des situations, et se trouvant bien désarmés dans leur vie de tous les jours. Von Horn fait davantage un constat qu’un véritable travail de scénario, suivant son héroïne au plus près, avec sa caméra aux tendances carrément intrusives. Sur la durée, il se perd quelque peu, comme si il ne parvenait pas à transcender son sujet, et finalement rester en surface. Sans doute aurait il dû sortir des ornières des clichés qu’il dénonce pour aérer son propos?
Malgré ça, la jeune actrice Magdalena Kolesnik, fort jolie et émouvante, ne doit pas être blâmée, bien au contraire! Elle insuffle à la mise en scène, trop statique, assez d’énergie pour ne pas nous laisser de marbre. Le sous titre du film « Tout le monde l’adore. Personne ne l’aime! » s’avère bien plus percutant que le résultat lui même. En quête d’une humanité sombrant dans l’ultramoderne solitude, le personnage principal semble hurler sans qu’on l’entende, et ses déhanchements corporels nerveux traduisent surtout qu’elle se débat contre le néant. Sweat est loin d’être nul, son acuité manque juste de poigne et un sentiment de banalité nous reste un peu en travers du gosier.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.