Dans une maison d’un quartier de Tokyo, une malédiction s’abat sur quiconque ose en franchir la porte. Alors que le nombre de victimes augmente, Karen, une jeune américaine, assistante sociale, se trouve brutalement confrontée à l’horreur de cette réalité, poursuivie par une entité maléfique…
Remake américain de son propre film japonais, The Grudge permet à Takashi Shimizu de renouer avec son intrigue de maison hantée effrayante. Après le colossal succès de Ring à travers la planète, l’horreur nippone n’en finit pas de glacer d’effroi, avec ses figures blafardes, ses jeunes filles aux longs cheveux noirs et raides et son pesant suspense. Ici, la mise en scène élaborée, faussement transparente, accouche d’un produit efficace, qui n’a rien à envier à l’original. Le déroulement languissant n’oublie pas d’offrir son lot de séquences choc, où l’on sursaute gaiement, et des effets spéciaux bien foutus déclenchent une trouille réelle. La structure du scénario n’est pas banale non plus, d’habitude les films d’horreur américains se contentent de suivre une chronologie linéaire et attendue, là quelques flash backs viennent se glisser dans un récit plus compréhensible que dans l’oeuvre originelle.
L’idée d’avoir tourné au Japon s’avère judicieuse, car l’héroïne américaine se trouve d’autant plus isolée dans un pays qu’elle ne connait pas, suivie par le fantôme de Toshio jusque dans sa douche (attention scène culte, faisant immanquablement penser à Psychose!). Elle est jouée par Sarah Michelle Gellar, mémorable Buffy , luttant cette fois non pas contre les vampires, mais les démons nippons. On retrouve aussi au casting Bill Pullman et son air toujours inquiet qu’il trainait déjà dans Lost Highway ou encore Ryo Ishibashi, l’inoubliable victime d’une jeune et jolie tarée qu’il comptait épouser dans le terrible Audition. Shimizu ne démérite donc pas avec ce reboot à l’atmosphère malsaine et nous donne une bonne dose de frayeurs et de sueurs froides, que l’on aurait bien tort de ne pas déguster.
ANNEE DE PRODUCTION 2004.
