Tout le monde a le rêve de devenir quelqu’un d’autre, mais pour Claire, jeune coiffeuse, celui ci devient une obsession, puis un véritable cauchemar. Son travail lui permet de s’évader de sa vie vide en écoutant les histoires de ses clientes, jusqu’au moment où elle décide d’arrêter la conversation et d’en finir pour de bon avec elles…
Dans la catégorie des nanas tueuses et complètement timbrées, The Stylist nous en propose une bien gratinée. Claire, souffrant d’un traumatisme identitaire prononcé, doublé d’un fétichisme pour le cuir chevelu, est l’héroïne de ce petit film d’horreur psychologique, réalisé par Jill Gevargizian, étirant là l’idée de son premier court métrage. Ce qui fonctionne sur une courte durée ne l’est pas forcément sur un format long. Ici, globalement, on assiste à l’escalade mentale et meurtrière de cette fille solitaire, perturbée, agissant sûrement depuis des lustres et jamais inquiétée. Une future mariée lui demande de lui concocter sa coupe pour le jour J et la prend en amitié. Tant pis pour elle! Alternant des séquences éprouvantes et gore (assez réalistes et donc glaçantes) et d’autres plus attendues, le film sait se faire désirer, prend son temps (parfois un poil trop et quelques passages sont longuets). On ne peut s’empêcher de penser à Maniac, un des films d’horreur les plus malsains qui soit, dans sa représentation du Mal et sa peinture d’un sociopathe sanguinaire et son goût pour le scalp! Le fait que ce soit une femme, et jolie de surcroit, accentue le sentiment de malaise.
Le tour de force du film réside dans sa capacité à rentrer dans la psyché malade de son héroïne, ne la lâchant plus, et nous rendant presque prisonnier de ses idées et desseins mortifères. L’ambiance rappelle les giallos italiens les plus fameux des années 70 et hormis une fin sans surprises, The Stylist contient assez de mise en scène pour nous attirer dans ses filets. D’autant que l’actrice Najarra Townsend, déjà très remarquée dans Contracted en 2013, a le don de nous faire ressentir le mal être de cette coiffeuse serial killeuse, tout en faisant flipper en même temps! Visible sur OCS et présentée au dernier festival de Gerardmer, cette oeuvre recommandable donne envie de suivre les pas de cette jeune réalisatrice dans le futur.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.