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UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE

Eté 1912. Comme chaque dimanche, Mr Ladmiral, un vieux peintre au crépuscule de sa vie accueille ses enfants dans sa maison de campagne. Le fils sérieux, Gonzague, contraste fortement avec l’anti conformisme de sa fille, Irène, une femme moderne et pleine de vie. Il ne les comprend pas, on ne l’écoute plus. Il se sent vieux, très vieux…

Ce huitième film de Bertrand Tavernier sort clairement du lot dans sa filmographie, d’habitude placée sous le signe de l’engagement et de l’Histoire. Ce Dimanche à la Campagne, oeuvre intimiste et impressionniste, reste en tout cas une de ses plus brillantes réussites. Adapté d’un court roman de Pierre Bost (ancien complice de Truffaut), le film est une chronique tendrement mélancolique sur la Belle Epoque, quelques temps avant le premier conflit mondial, à ce point de jonction entre deux périodes charnières que la France a connu. Esthétiquement très soigné avec des images rappelant les tableaux de Monet ou de Renoir, le script tient en une ligne: la visite des enfants chez leur père vieillissant et le fossé qui les sépare. Tavernier adopte un ton nostalgique (c’est d’ailleurs lui même qui fait la voix off du narrateur), bravant le procès d’intention qu’on pourrait lui faire d’être trop académique et marchant dans la lignée de « qualité française » fustigée par les fondateurs de la Nouvelle Vague. Il n’empêche que ses dialogues (poétiques et subtils) possèdent un charme tout à fait exquis et empreint d’une douceur fort agréable. Le calme apparent du script laisse pourtant poindre des sujets aussi douloureux que le temps qui passe, la déchéance et bien sûr la mort.

Dans ce tableau magnifiquement croqué, les acteurs sont à la fête et prennent une importance considérable: en premier lieu, Louis Ducreux, homme de théâtre de presque 73 ans au moment du tournage, incarne merveilleusement ce père arrivé au bout de son chemin. Michel Aumont, en fils droit comme un I, joue aussi superbement son personnage. Mais c’est de loin la bourrasque Sabine Azéma, déboulant au bout de plus de 35 minutes, qui emmène le film très loin dans la fantaisie et l’énergie la plus complètes. D’un naturel confondant, l’actrice muse d’Alain Resnais compose une de ses plus grandes partitions et fut récompensée d’un César d’interprétation. Tavernier obtint le Prix convoité de la Mise en scène à Cannes pour cette perle de notre cinéma hexagonal, dans laquelle l’incompréhension entre les êtres, pourtant proches, nous touche infiniment. Ainsi que le bruissement des feuilles avec le souffle du vent emportant avec lui les moments de bonheur fugaces d’une vie…

ANNEE DE PRODUCTION 1984.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Remarquable chronique signée Tavernier, à la mise en scène subtile. Une émotion contenue tout du long. Sabine Azéma ouragan de talent.

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