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UNE AUTRE FEMME

Marion Post est une brillante professeure de philosophie, quinquagénaire, mariée à Ken. Elle entreprend l’écriture d’un livre et pour ce faire, elle loue un studio pour s’isoler. Alors qu’elle se met à travailler, la voix d’une femme racontant sa vie lui parvient. Elle se rend compte que derrière la cloison, un cabinet de psychanalyste est installé et qu’elle peut entendre les confidences de chacun de ses patients. Passé le trouble du début, Marion va en fait commencer à se questionner profondément sur elle même et faire un bilan de sa vie…

Après September et Intérieurs, deux drames familiaux austères, Woody Allen perdure dans son exploration de la psyché humaine avec ce nouvel opus, clairement influencé par son disciple Ingmar Bergman, mais aussi par l’auteur de théatre Anton Tchekov. Dès le générique, soutenu par la Gymnopédie n° 3 d’Erik Satie, le plus célèbre réalisateur new yorkais présente une héroïne en apparence solide, mais dont les certitudes et l’assurance vont se craqueler progressivement dans un récit très intelligent, où les fantômes de son passé vont venir la hanter, soit dans ses pensées intimes, soit dans ses rêves tourmentés. L’idée stupéfiante est que ce n’est pas elle qui va vers la psychanalyse, mais c’est la psychanalyse qui vient vers elle et la confronte à son inconscient. Dans une ambiance automnale que restitue brillamment le chef opérateur de Bergman, Sven Nikvyst, le film se déroule dans des décors ternes, aux couleurs fatiguées, tout comme peut l’être cette femme, à bout de souffle et embourbée dans sa mélancolie et sa résignation. Allen dresse autant un portrait féminin saisissant qu’un puissant drame intime et bouleversant. Car universel.

Arrivé à un âge avancé, l’être humain ne peut échapper à une sorte de bilan de son existence, et ici il est amer, rude et sans concessions. Le périple intérieur du personnage passe par l’introspection bien sûr, mais aussi par le biais de l’imagination, où elle revit des incidents mineurs prenant alors leur pleine signification. Par son scénario très condensé et sans fioritures, Une Autre Femme touche et questionne notre être profond. Woody a offert le rôle à la muse de John Cassavetes, Gena Rowlands, extraordinaire (c’est quasiment un pléonasme!). Elle possède une maitrise incroyable de son talent, aiguisé, nuancé quand il le faut, toujours dans la justesse et la vérité. Les autres comédiens, dont Mia Farrow (seulement dans une petite participation cette fois!) et Gene Hackman ne déméritent pas. Sûrement une des oeuvres les plus fortes et les plus riches de Woody.

ANNEE DE PRODUCTION 1988.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Parmi les très grands films de Woody Allen, ce drame féminin nous broie d'émotion. Gena Rowlands fabuleuse.

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