LE BOUCHER

Dans un petit bourg de la Dordogne, des meurtres sauvages sont commis sur des jeunes filles, retrouvées poignardées. L’institutrice du village Mlle Hélène se lie avec le boucher Popaul, un homme frustre qui a fait la guerre. Il tombe bientôt amoureux d’elle. La terreur plane et l’étau se resserre de plus en plus autour du meurtrier…

Claude Chabrol a eu une carrière exemplaire et fort longue, partant de la Nouvelle Vague aux années 2000 et a connu autant de sommets que d’insuccès. Cette oeuvre fait partie de ses réussites les plus incontestables. Il a l’intelligence de situer son intrigue dans la campagne faussement tranquille du Périgord Noir, avec ses paysages champêtres à la fois sauvages et apaisants, et il alterne des séquences lumineuses et gaies (le mariage du début) avec des scènes plus brutes et sombres (l’enterrement et la découverte des meurtres). C’est très finement pensé et d’une maîtrise totale! L’ombre d’Hitchcock, que Chabrol admirait infiniment, n’est jamais loin dans ces plans magnifiques, ces mouvements de caméra amples, et un beau travail sur les dialogues, simples et efficaces. Une angoisse sourde habite le récit d’une fluidité étonnante et qui prend aussi des accents « romantiques »‘, puisque il conte l’histoire d’amour non réciproque entre Hélène et Popaul.

Le mythe de la Belle et la Bête prend donc autant d’importance que le polar lui même, et c’est ce mélange qui rend le film si riche et si brillant. Chabrol se fera plus tard le peintre avisé de la bourgeoisie hypocrite, ici il dresse le portrait d’un monstre, pour lequel il a une empathie comparable à celle de Fritz Lang pour M le Maudit , un autre classique auquel on pense inévitablement. Par ailleurs, sa direction d’acteurs précise permet à Jean Yanne de donner une composition très réaliste et à mille lieux de la caricature. Face à lui, Stéphane Audran, non seulement très belle, mais aussi émouvante actrice rend cette institutrice complexe et compatissante. Finalement, le génie tient dans cette alchimie d’éléments coordonnés et force est d’avouer que cinquante ans après sa sortie, Le Boucher n’a pas pris une ride.

ANNEE DE PRODUCTION 1970

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des plus grands Chabrol. Efficacité à tous niveaux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un des plus grands Chabrol. Efficacité à tous niveaux. LE BOUCHER